Homélies/Méditation

L’amour est comme le feu…

Mc 10, 2-16 Avant de méditer sur l’Evangile de ce dimanche, je voudrais attirer notre attention sur la 1ère lecture qui nous parle de « la création du 1er couple humain ». C’est la toile de fond sur la famille : le tableau idéal du plan de Dieu sur le couple. Si nous aimons les récits hauts en couleurs, nous sommes servis par ce vieux texte naïf et très ancien, où, sous la forme d’un conte savoureux, les vérités essentielles du couple humain sont abordées.

Il était une fois le premier homme ! Le Seigneur lui avait préparé un univers verdoyant, peuplé d’oiseaux et bêtes bien sympathiques et pourtant, l’homme n’était pas heureux. Il y avait bien le chien fidèle qui lui montrait plein de tendresse, mais il ne parlait pas. Alors Dieu dit : « Non, il n’est pas bon que l’homme soit seul. Donnons-lui une compagne qui lui soit assortie ». Et voilà la 1ère leçon de ce texte. Dieu a voulu l’homme conjugal.

Dieu pratiqua donc la 1ère anesthésie totale et l’homme tombe dans un sommeil profond et il n’assistera pas à la création d’Eve. Eve restera toujours un secret pour l’homme, la « radicalement différente ». L’action de Dieu est « mystère ». La sexualité est et reste un mystère. C’est Dieu qui crée et non pas l’homme : Adam tiendra sa femme de Dieu : c’est la 2e leçon.

Après l’anesthésie, l’opération : « Il prit de la chair du côté d’Adam pour en façonner la femme, la fameuse « côte d’Adam ». Le symbole est merveilleux : la côte, c’est le côté, le cœur, le « côte à côte ». Eve est tirée du cœur de la tendresse de l’homme (ce qui suppose que l’homme possède bien cette tendresse), mais le message de ce conte, c’est de nous révéler l’identité absolue de nature entre l’homme et la femme. Elle est son EGALE, celle qui lui correspond pleinement : l’os de ses os. Lorsque ce conte a été écrit, dans tous les pays voisins, la femme était considérée comme la pièce la plus précieuse du cheptel de l’homme (ce texte devait passer pour être terriblement féministe) : c’est la 3e leçon de ce texte.

Mais voilà Adam qui se réveille : il pousse un cri d’admiration : « Mais non ! Je ne rêve pas ! » Cri d’amour : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os ! La chair de ma chair ! On l’appellera « femme ». 4e leçon de cette lecture : Dieu veut le couple heureux. Il désire un couple épanoui et Dieu va maintenant leur faire une très profonde préparation au mariage et leur dit : « L’homme quittera son père et sa mère ». C’est clair : le mariage est rupture avec la vie précédente. Beaucoup de maris ont bien du mal à se libérer de l’emprise de leur mère. Il s’attachera à sa femme (c’est la fidélité), non pas avec des liens de domination, mais de tendresse, de douceur si bien que cette fidélité ne sera pas une « corvée », mais une « cordée » pour affronter à deux, les difficultés de la vie. Unité indissoluble qui va s’exprimer. « Ils ne feront plus qu’un, en une seule chair ».

Voilà le couple prototype du foyer selon le rêve de Dieu ! Mais, il y a souvent une grande distance entre le rêve et la réalité. C’était déjà vrai du temps de Moïse qui avait été obligé d’autoriser la « répudiation ». C’était toujours aussi vrai du temps de Jésus à qui on pose la question. C’est toujours aussi vrai dans notre époque où la famille semble tellement ébranlée et fragile, et pourtant, encore aujourd’hui, l’Eglise nous répète sans cesse, à la suite de Jésus, « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ».

La famille a besoin de Dieu. La fidélité, c’est qui ? « Tu es le Dieu fidèle éternellement ». L’unité, c’est qui ? C’est Dieu : Trinité-famille, amour en trois personnes. La création, le Créateur, c’est qui ? « Je crois en Dieu, créateur du ciel et de la terre ». L’amour, c’est qui ? Amour du Père pour son Fils, du Fils pour son Père. Dieu seul est capable dans le Sacrement du Mariage d’offrir aux époux la capacité d’aimer son conjoint et ses enfants.

Puissions-nous, frères et sœurs, faire vivre nos familles sur le modèle de l’amour de Dieu, capable de donner sa vie pour ceux qu’il aime. Un proverbe indien dit que « nul n’est jamais perdu sur une route droite ». Cette route de la famille chrétienne est ici-bas la seule route du « bonheur assuré », déjà maintenant et pour les noces éternelles.  L’union entre deux personnes ne dépend pas seulement du « oui » prononcé au cours de la cérémonie du mariage… Il faut le renouveler tous les jours. S’il est beau de voir un couple s’unir dans le mariage, c’est encore plus beau de célébrer les 30e, 40e, 50e anniversaires de mariage d’un couple qui a toute une vie commune à son compte.

L’amour est comme le feu. Si l’on ne veut pas qu’il meure, il faut l’entretenir. D’où l’importance des gestes d’affection, du dialogue, des cadeaux, des mots de tendresse. Le mariage, dans le plan de Dieu, c’est quelque chose de beau, de sérieux, qui doit se construire au jour le jour. C’est plus qu’un contrat, c’est une alliance. Je ne peux que vous citer ce petit verset merveilleux du Ps 118: « Accueille-moi Seigneur selon ta Parole et je vivrai, ne déçois pas mon attente ».

Je me le répète souvent. Et vous pourriez aussi vous laisser imprégner par ça en l’adressant à votre conjoint(e) : une façon de lui renouveler votre confiance. Puisse ce petit verset devenir votre prière au fil des jours ; car c’est aussi la prière qui vous et nous permet de tenir ! Oui, le Seigneur est toujours là pour nous accueillir ou nous recueillir !

Seigneur, à l’image de ton amour renforce toi-même les liens qui doivent nous unir. Fais-nous connaître la joie d’aimer et d’être aimés. C’est toi qui nous as donné ce grand commandement de l’amour, à ton image qu’il soit accepté et partagé par tous les hommes.

Abbé Willy Mirindi

Homélie pour le 27ème dimanche ordinaire

6 octobre 2024

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