Scandale de l’Humanité de Dieu
Le pape François a plus particulièrement dédicacé ce mois de juillet aux personnes fragiles, âgées, rejetées. Nous y reviendrons pour le 28 juillet qui sera cette année la journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées.
En visite à Trieste, qui longtemps et jusqu’au début de XXème siècle a été la station balnéaire des têtes couronnées de l’Europe de l’Est et aujourd’hui est devenue une des villes par lesquelles transitent les migrants, le Pape a prononcé une homélie vigoureuse nous rappelant les implications de l’Humanité du Christ pour nous qui nous revendiquons de lui. Ci-dessous un bouton pour accéder à la traduction française de cette homélie dont quelques extraits sont repris plus bas.
Le scandale, c’est donc l’humanité de Jésus.
L’obstacle qui empêche (…) de reconnaître la présence de Dieu en Jésus est le fait qu’il soit humain (…) :
comment Dieu, qui est tout-puissant, peut-il se révéler dans la fragilité de la chair d’un homme ?
Comment un Dieu tout-puissant et fort, (…) peut-il devenir faible au point de venir dans la chair et de s’abaisser pour laver les pieds des disciples ?
Tel est le scandale.
Nous n’avons pas besoin d’une religiosité égocentrique qui regarde vers le ciel sans se préoccuper de ce qui se passe sur terre et qui célèbre des liturgies dans le temple en oubliant la poussière qui court dans nos rues.
Nous avons plutôt besoin du scandale de la foi, d’une foi enracinée dans le Dieu qui s’est fait homme, et donc d’une foi humaine, d’une foi de chair, qui entre dans l’histoire, qui caresse la vie des gens, qui guérit les cœurs brisés, qui devient le levain de l’espérance et la semence d’un monde nouveau.
Et nous, qui sommes parfois inutilement scandalisés par tant de petites choses, nous ferions bien de nous demander :
pourquoi ne sommes-nous pas scandalisés par le mal qui sévit, par la vie humiliée, par les problèmes du travail, par la souffrance des migrants ?
Pourquoi restons-nous apathiques et indifférents aux injustices du monde ?
Pourquoi ne prenons-nous pas à cœur le sort des prisonniers, qui (…) s’élève comme un cri d’angoisse ?
Pourquoi ne contemplons-nous pas la misère, la douleur, la mise à l’écart de tant de personnes dans la ville ?
Nous avons peur, nous avons peur d’y rencontrer le Christ.
Jésus a vécu (…) en entrant dans la vie quotidienne et les histoires des gens, en manifestant de la compassion dans les événements, et il s’est manifesté comme Dieu, qui est compatissant.
Et à cause de cela, certains ont été scandalisés par lui, il est devenu un obstacle, il a été rejeté au point d’être jugé et condamné ;
cependant, il est resté fidèle à sa mission, il ne s’est pas caché derrière l’ambiguïté, il ne s’est pas accommodé de la logique du pouvoir politique et religieux.
Il a fait de sa vie une offrande d’amour au Père.
C’est ainsi que nous sommes chrétiens : nous sommes appelés à être des prophètes, des témoins du Royaume de Dieu, dans toutes les situations que nous vivons, dans tous les lieux où nous vivons.