Mercredi … de quoi ?
Une croix de cendres sur le front.
« Souviens-toi …que tu retourneras en poussière ! ».
Début de carême, jeûne et abstinence. 40 jours sans l’exultation du Gloria.
Que de frissons négatifs sont liés à ce jour du mercredi des cendres.
Jour de quasi deuil. Jour de silence et de repentance. Jour de pénitence.
On repense à Sodome et Gomorrhe dans la Genèse, Ninive dans le livre de Jonas, à tous ces jours de repentir répartis dans l’ancien testament
et pourtant …
HORAIRES DU
MERCREDI DES CENDRES
Saint-Pierre : 08h30
Notre-Dame de la Consolation : 09h30
Saint-Marc : 18h00
Et pourtant au centre du rituel de ce premier jour du carême il y a ce geste, une croix sur le front, que les âges ont rendu sinistre alors qu’il est un geste d’infinie tendresse. Geste qui veut nous faire sentir la tendresse même de Dieu.
N’est-ce pas ce même geste que le célébrant appose sur le front du baptisé?
Ce geste par lequel l’évêque revêt le confirmé de l’Esprit ?
Le premier geste de l’onction des malades ?
N’est-ce pas aussi ce même geste par lequel les parents bénissent leur enfant avant de dormir ou de partir ?
Geste d’amour inconditionnel, d’infinie tendresse.
Mais le comprendre et le vivre nous demande une conversion de l’esprit et du regard.
Il nous est impératif de courageusement, comme nous y incite le pape dans son angélus du 4 février,
« abandonner le Dieu que nous croyons connaître
et nous convertir chaque jour au Dieu que Jésus nous présente dans l’Évangile,
le Père de l’amour et de la compassion. »
Alors trouvons le temps de recevoir mercredi ce geste du « Père de l’amour et de la compassion » qui nous envoie sur notre itinéraire vers Pâques.
Larges extraits de l’Angélus et des salutations du Pape
en date du 4 février 2024
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Évangile (..) nous montre Jésus en mouvement.(..). Arrêtons-nous sur ce mouvement continu de Jésus, qui nous dit quelque chose d’important sur Dieu et, en même temps, nous interpelle avec des questions sur notre foi.
Jésus, qui va à la rencontre de l’humanité blessée, nous montre le visage du Père. Il se peut qu’en nous subsiste l’idée d’un Dieu distant, froid, indifférent à notre sort. L’Évangile (..) nous révèle que Dieu n’est pas un maître détaché qui nous parle d’en haut ; mais au contraire un Père plein d’amour qui se rend proche, qui visite nos maisons, qui veut sauver et délivrer, guérir de tous les maux du corps et de l’esprit. Dieu est toujours proche de nous. L’attitude de Dieu peut s’exprimer en trois mots : proximité, compassion et tendresse.
Dieu se fait proche pour nous accompagner, tendrement, et pour nous pardonner. Ne l’oubliez pas : proximité, compassion et tendresse. C’est l’attitude de Dieu.
Cette marche incessante de Jésus nous interpelle. Nous pouvons nous demander :
Avons-nous découvert le visage de Dieu comme Père de la miséricorde, ou croyons-nous et proclamons-nous un Dieu froid et distant ?
La foi nous rend-elle inquiets sur le chemin ou est-elle une consolation intimiste qui nous apaise ?
Prions-nous seulement pour nous sentir en paix ou la Parole que nous entendons et prêchons, nous pousse-t-elle, comme Jésus, à aller vers les autres pour répandre la consolation de Dieu ?
Il serait bon que nous nous posions ces questions.
Regardons donc le parcours de Jésus et rappelons-nous que notre première activité spirituelle est celle-ci: abandonner le Dieu que nous croyons connaître et nous convertir chaque jour au Dieu que Jésus nous présente dans l’Évangile, le Père de l’amour et de la compassion.
Et lorsque nous découvrons le vrai visage du Père, notre foi mûrit : nous ne restons plus des « chrétiens de sacristie », ou des « chrétiens de salon », mais nous nous sentons appelés à devenir porteurs de l’espérance et de la guérison de Dieu. (…)
(Saisissons toutes les occasions) de vivre des relations d’affection et des gestes d’attention, qui contribuent à créer une société de solidarité et de fraternité, où chaque personne est reconnue et accueillie dans sa dignité inaliénable.
En invoquant la bénédiction du Seigneur pour tous, je vous invite à prier pour la paix, à laquelle le monde aspire tant et qui, aujourd’hui plus que jamais, est menacée en de nombreux endroits. Ce n’est pas la responsabilité de quelques-uns, mais de toute la famille humaine : coopérons tous pour la construire avec des gestes de compassion et de courage !
Aujourd’hui (…) je m’associe aux évêques italiens pour souhaiter que les visions idéologiques puissent être dépassées afin de redécouvrir que toute vie humaine, même la plus limitée, a une valeur immense et est capable de donner quelque chose aux autres.
(…) Aujourd’hui encore, de nombreux frères et sœurs sont trompés par de fausses promesses et sont ensuite soumis à l’exploitation et aux abus. Unissons-nous pour lutter contre ce phénomène mondial dramatique qu’est la traite des êtres humains.
Merci, Alex, pour cette belle introduction ! C’est évident, mais il est bon de se souvenir de tout cela, et de ne pas se contenter des ‘rites’ proposés sans chercher à les approfondir et à les resituer dans ce qui est le fondement de notre vie chrétienne.