Homélies/Méditation

“C’est la confiance et rien que la confiance …

… qui doit nous conduire à l’Amour “

Thérèse Martin

« Thérèse, c’est la bonne sœur au bouquet de fleurs. On peut décider de s’en tenir là », 
admet l’écrivain Jean de Saint-Cheron, dont le dernier essai, Éloge d’une guerrière (Grasset), nous invite cependant à aller plus loin : 
« Il faut balayer l’image de nigaude que le plâtre de couleur et les quelques formules célèbres qu’on lui attribue ont pu faire naître en nous. »

C’était mon cas et je vous avoue que pendant très longtemps tout le fatras du culte et la religiosité autour de Thérèse Martin avaient pour moi le goût fade et un peu écœurant des vieux bonbons en pate de sucre parfumée à l’eau de rose qui faisaient la joie des grand-mères.

Récemment, ma lecture de son œuvre et de son message a totalement changé après avoir parcouru la dernière exhortation apostolique du pape François (voir ci-contre).

Il faut absolument lire ce texte du pape pour saisir avec une fraicheur renouvelée le message de cette “révolutionnaire de l’Evangile”. Le pape insiste même sur le rapprochement de la “petite” et de la “grande” Thérèse, celle de Lisieux et celle d’Avila. C’est d’ailleurs volontairement pour insister sur ce point qu’il a publié cette exhortation apostolique, ” C’est la confiance”, le 15 octobre, fête de Thérèse d’Avila. Je cite ci-dessous deux passages extraits de la fin de ” C’est la confiance” pour vous donner un avant goût de ce qu’il recèle.

Encore une petit chose mais qui a son importance, le nom de religieuse qu’a choisi Thérèse Martin est :

Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face.

Cette deuxième partie de son nom choisi est au moins aussi importante que la première et l’association des deux est capitale.

L’image d’en-tête est une photo de Thérèse Martin à 13 ans et en arrière plan une image de sa conception qu’elle gardait dans son missel.


Thérèse Martin à 15 ans

Cliquer sur la photo ci-dessus
pour lire ou décharger
l’Exhortation Apostolique
du pape François :” C’est la confiance”


“Cette Exhortation sur sainte Thérèse me permet de rappeler que, dans une Église missionnaire, «l’annonce se concentre sur l’essentiel, sur ce qui est plus beau, plus grand, plus attirant et en même temps plus nécessaire. La proposition se simplifie, sans perdre pour cela profondeur et vérité, et devient ainsi plus convaincante et plus lumineuse ». Le cœur lumineux c’est « la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus Christ mort et ressuscité »”.

“Tout n’est pas central, car il y a un ordre ou une hiérarchie entre les vérités de l’Église, et « ceci vaut autant pour les dogmes de foi que pour l’ensemble des enseignements de l’Église, y compris l’enseignement moral ». Le centre de la morale chrétienne c’est la charité qui est la réponse à l’amour inconditionnel de la Trinité. C’est pourquoi « les œuvres d’amour envers le prochain sont la manifestation extérieure la plus parfaite de la grâce intérieure de l’Esprit ». À la fin, seul l’amour compte.”

“Précisément, l’apport spécifique que nous offre Thérèse comme Sainte et comme Docteur de l’Église n’est pas analytique, comme pourrait l’être par exemple celui de saint Thomas d’Aquin. Son apport est plutôt synthétique, car son génie est de nous conduire au centre, à l’essentiel, au plus indispensable. Elle montre par ses paroles et par son parcours personnel que, même si tous les enseignements et normes de l’Église ont leur importance, leur valeur, leur lumière, certains sont plus urgents et plus structurants dans la vie chrétienne. C’est là que Thérèse a mis son regard et son cœur.”

“Théologiens, moralistes, penseurs de la spiritualité, ainsi que les pasteurs et chaque croyant dans son milieu, nous devons encore recueillir cette intuition géniale de Thérèse et en tirer les conséquences tant théoriques que pratiques, tant doctrinales que pastorales, tant personnelles que communautaires. Il faut de l’audace et de la liberté intérieure pour y parvenir.”


“Du ciel à la terre, l’actualité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face demeure dans toute sa “petite grandeur” .
• En un temps qui nous invite à nous enfermer dans nos intérêts particuliers, Thérèse nous montre qu’il est beau de faire de la vie un don.
• À un moment où les besoins les plus superficiels prévalent, elle est témoin du radicalisme évangélique.
• En un temps d’individualisme, elle nous fait découvrir la valeur de l’amour qui devient intercession.
• À un moment où l’être humain est obsédé par la grandeur et par de nouvelles formes de pouvoir, elle montre le chemin de la petitesse.
• En un temps où de nombreux êtres humains sont rejetés, elle nous enseigne la beauté d’être attentifs, de prendre soin de l’autre.
• À un moment de complexité, elle peut nous aider à redécouvrir la simplicité, la primauté absolue de l’amour, la confiance et l’abandon, en dépassant une logique légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne d’observances et de préceptes et fige la joie de l’Évangile.
• En un temps de replis et d’enfermements, Thérèse nous invite à une sortie missionnaire, conquis par l’attrait de Jésus Christ et de l’Évangile.”