Marie au Bourdon, Notre-Dame de la Consolation
Il y a deux semaines nous nous penchions sur la double évocation de Notre-Dame à Saint-Marc. Cependant, parmi les sanctuaires de notre Unité Pastorale, il en est un particulièrement consacré à Notre-Dame sous le vocable de Notre-Dame de la Consolation.
C’est vers le milieu du 14ème siècle que nous retrouvons les premières traces d’un culte marial déjà bien implanté à Calevoirt, qui deviendra Calevoet. Des prodiges – pour ne pas parler de miracles – sont reliés à la vénération d’une statue de la Vierge à l’Enfant en ce lieu-dit, perdu à l’époque, au milieu de la campagne. Cette première statue semble avoir été du type « Vierge dans l’arbre » ou « Chêne à la Vierge ». Il s’agit d’une coutume, oubliée de nos jours mais fort pratiquée à cette époque, de vénération d’une statue placée dans un arbre. Aujourd’hui on peut encore retrouver quelques traces de ces pratiques dans certains noms de lieux dont le plus connu dans les environs de Bruxelles est celui de « Notre-Dame-au-bois » qui se traduit en flamand par « Jezus-Eik ».
Il semble que de tout temps la vierge vénérée à Calevoet possède trois caractéristiques principales :
La Vierge porte l’enfant sur son bras gauche
La Vierge tient dans sa main droite une grappe de raisin
La Vierge à des cheveux blonds.
On retrouve dans les chroniques des 15ème siècle et suivants des récits et des légendes qui se sont formés autour de ces trois attributs et qui servent de base à la narration des prodiges liés à la vénération de Notre-Dame de la Consolation.
A Calevoet nous disposons de trois statues de Notre-Dame de la consolation dont la plus ancienne est celle qui occupe encore aujourd’hui le petit oratoire situé sur le territoire d’Uccle, sur la chaussée d’Alsemberg quasiment en face du Delhaize de Beersel. Cet oratoire est situé à l’endroit où Notre-Dame de la Consolation à de tout temps été vénérée à Calevoet.
Une deuxième statue se trouve imbriquée dans la façade de l’actuelle église Notre-Dame de la Consolation. Elle proviendrait de la façade de l’église construite en 1895 et remplacée en 1975 par l’actuelle église. C’est dans cette église actuelle que se trouve la troisième statue, à gauche de l’autel.
Ces statues sont toutes trois façonnées d’après les mêmes caractéristiques.
La vénération de Notre-Dame de la Consolation est immémoriale et universelle. On trouve ce vocable de Paris à Marseille, du Canada à l’Afrique. Cette vénération montre à quel point le recours à une puissante figure féminine médiatrice pour présenter à Dieu la misère spirituelle, morale et physique des “enfants d’Eve” est une aide précieuse pour percevoir l’amour et la consolation divine. Et ça marche.
C’est bien sous ses auspices qu’a vu le jour cette œuvre de notre Unité Pastorale destinée, non pas à quelque terre lointaine, mais à ceux qui chez nous, dans notre commune même, sont souvent laissés sur le bord du chemin. Ciel Ouvert.
Qui d’autre que Notre-Dame pour ouvrir le ciel et ainsi permettre aux hommes d’aller à la rencontre de son Fils qui lui même vient à leur rencontre.
Eia ergo, advocata nostra,
illos tuos misericordes oculos
ad nos converte.
Et Jesum
benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exsilium, ostende.
Ô toi, notre avocate
tourne vers nous ton regard miséricordieux.
Et, après cet exil,
montre-nous Jésus,
le fruit béni de tes entrailles.