Homélies/Méditation

Jacques, un contemporain …

Revisiter l’épitre de Jacques

Depuis dimanche dernier, 29 août, nous avons , au cours de nos assemblées dominicales, réouvert l’épitre de Jacques. C’est un texte court, souvent mal connu et, semble-t-il, méjugé.
Ce texte, dans sa version AELF, celle que nous lisons le dimanche, est constitué de moins de 2.600 mots qui tiennent aisément sur trois feuilles A4. Dix minutes de lecture. Alors pourquoi est-il si méconnu ?
Je ne peux parler que pour moi : parce qu’il rebute, il dérange, il semble juger pour condamner, prêcher une foi basée sur des attitudes, offrir une vision sentencieuse et moralisante d’un christianisme de la restriction, de la mortification, du martyr, des gueules tristes ….
Mais est-ce vrai ? N’est-ce pas un faux procès comme celui par lequel on voue Paul aux gémonies sur base d’accusations de misogynie machiste ?
N’est-ce pas souvent le cas avec un grand nombre de passages bibliques ? Si on se donne la peine d’ouvrir tous nos sens et de traverser le mur de répulsion qui se dresse devant nous, ne fait-on pas alors de magnifiques découvertes ouvertes sur des paysages spirituels insoupçonnés ?

Cela vaut donc la peine de s’arrêter un instant pour écouter Jacques et entendre ce qu’il dit et pas ce que nous croyons entendre. C’est vrai que nombreux sont ceux, catholiques ou protestants, d’Eusèbe de Césarée à Luther, à avoir rabaissé ou condamné ce texte de Jacques au nom des grandes épitres de Paul et de la vision du salut que ces dernières véhiculent. Mais Jacques et Paul se contredisent-ils vraiment ou nous donnent-ils tous deux le même message mais abordé par des versants différents ? Frères ennemis où bâtisseurs complémentaires ? Maçon et charpentier associés pour bâtir le sanctuaire ?

A chacun de faire ses découvertes, sa propre conviction, mais je voudrais verser aux pièces du procès ce témoignage apporté par Dominique Collin, dominicain, philosophe et théologien de renom, en deux petites vidéos de dix minutes : sa découverte de Jacques, de sa profondeur théologique et de son incroyable contemporanéité.


Peu avant le confinement, Dominique COLLIN a publié sa lecture de la lettre de Jacques dans un livre nommé :

Croire dans le monde à venir
Lettre de Jacques à nos contemporains

Pour commander ce livre chez l’éditeur cliquer sur l’image du livre à droite.

Mais qui est Jacques ?
Personne ne le sait. Ce texte a été attribué au cours des siècles à l’un ou l’autre des Jacques cités dans le nouveau testament mais ce ne sont que des hypothèses fort peu étayées.
Seule quasi certitude : C’est un chrétien cultivé, écrivant un excellement grec et ayant vécu à la fin du premier siècle ou au tout début du second. La géneration après Paul.
Pour plus de précision cliquer ici (Wikipédia)


Il nous dit :
“Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés, les présents les meilleurs, les dons parfaits, proviennent tous d’en haut, ils descendent d’auprès du Père des lumières, lui qui n’est pas, comme les astres, sujet au mouvement périodique ni aux éclipses. Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité, pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures.”

“…celui qui se penche sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui s’y tient, lui qui l’écoute non pour l’oublier, mais pour la mettre en pratique dans ses actes, celui-là sera heureux d’agir ainsi.”

“…la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix.”