Homélies/Méditation

« Liberté, égalité, fraternité » !

« Aimer Dieu et son prochain »

Dimanche dernier, à la question des docteurs de la Loi, Jésus avait répondu par les deux commandements qui sont semblables et desquels dépendent toute la Loi et les Prophètes. Dans mon homélie, j’avais proposé, pour actualiser ce message, de lire les signes des temps. Et qui vois-je ? L’insistance de personnes éminentes sur la FRATERNITE.

Un philosophe écrivain français, à propos des valeurs de la république, énonçait que si le 19ème siècle avait vu des avancées vers plus d’égalité, et le 20ième vers plus de liberté, restait au 21ième d’avancer vers le plus important, qui unifie les deux premiers : la fraternité.

Et qu’est-ce que je trouve dans la 3ième encyclique du pape François, Fratelli tutti, aux n° 103 à 105, un paragraphe intitulé « Liberté, égalité, fraternité » !

Je vous le livre.

103. la fraternité n’est pas que le résultat des conditions de respect des libertés individuelles, ni même d’une certaine équité observée. Bien qu’il s’agisse de présupposés qui la rendent possible, ceux-ci ne suffisent pas pour qu’elle émerge comme un résultat immanquable. La fraternité a quelque chose de positif à offrir à la liberté et à l’égalité. Que se passe-t-il sans une fraternité cultivée consciemment, sans une volonté politique de fraternité, traduite en éducation à la fraternité, au dialogue, à la découverte de la réciprocité et de l’enrichissement mutuel comme valeur ? Ce qui se passe, c’est que la liberté s’affaiblit, devenant ainsi davantage une condition de solitude, de pure dépendance pour appartenir à quelqu’un ou à quelque chose, ou simplement pour posséder et jouir. Cela n’épuise pas du tout la richesse de la liberté qui est avant tout ordonnée à l’amour.

104. On n’obtient pas non plus l’égalité en définissant dans l’abstrait que « tous les êtres humains sont égaux », mais elle est le résultat d’une culture consciente et pédagogique de la fraternité. Ceux qui ne peuvent être que des partenaires créent des cercles fermés. Quel sens peut avoir dans ce schéma une personne qui n’appartient pas au cercle des partenaires et arrive en rêvant d’une vie meilleure pour elle-même et sa famille ?

105. L’individualisme ne nous rend pas plus libres, plus égaux, plus frères. La simple somme des intérêts individuels n’est pas capable de créer un monde meilleur pour toute l’humanité. Elle ne peut même pas nous préserver de tant de maux qui prennent de plus en plus une envergure mondiale. Mais l’individualisme radical est le virus le plus difficile à vaincre. Il nous trompe. Il nous fait croire que tout consiste à donner libre cours aux ambitions personnelles, comme si en accumulant les ambitions et les sécurités individuelles nous pouvions construire le bien commun.

Abbé Robert.

Prière de Fraternité

Notre-Dame libératrice, prends en pitié tous nos frères défunts, spécialement ceux qui ont le plus besoin de la miséricorde du Seigneur. Intercède pour tous ceux qui nous ont quittés afin que s’achève en eux l’œuvre de l’Amour qui purifie.

Que notre prière, unie à celle de toute l’Église, leur obtienne la joie
qui surpasse tout désir et apporte ici-bas consolation et réconfort à nos frères éprouvés ou désemparés.

Fais de nous des témoins de l’Invisible, déjà tendus vers les biens que l’œil ne peut voir, des apôtres de l’espérance semblables aux veilleurs de l’aube.

Refuge des pécheurs et Reine de tous les saints, rassemble-nous tous
un jour, pour la Pâque éternelle, dans la communion du Père avec Jésus, le Fils, dans l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles.
Amen.