Amour et responsabilité !

La responsabilité du prophète l’engage d’une part à une écoute attentive des paroles du Seigneur, et d’autre part à une parfaite fidélité à l’heure de transmettre les messages adressés au peuple pour lequel il est envoyé. Cette responsabilité fait souvent de lui un paria, un indésirable parce que la plupart du temps il se doit d’appeler à la conversion et de dénoncer les infidélités du peuple de Dieu à son alliance. Le prophète Ézéchiel nous montre aussi la responsabilité personnelle du prophète et il ne peut pas l’évader, il en va de sa propre vie.

Le chrétien, de par sa vocation baptismale, partage aussi cette responsabilité, d’un côté par la fidélité à l’annonce de l’Évangile et d’autre part à l’égard du témoignage qu’il est appelé à rendre auprès de tous ceux qui lui sont proches.

D’après St Paul le chrétien possède une seule et unique dette : celle de l’amour, celle du don total, car le plein accomplissement de la Loi c’est l’amour. Il s’agit d’un amour qui respecte la différence et la liberté, qui ne s’impose pas, qui pardonne et justifie toujours, quels que soient les circonstances.

« Responsabilité et amour » ou « amour et responsabilité » sont les maîtres mots pour comprendre le texte d’évangile de ce dimanche. Tout chrétien est responsable pour lui-même et pour ses frères ; toute correction a besoin, nécessairement, d’une grande charité. Une vérité dite sans la moindre charité peut être extrêmement destructrice : si la correction que tu te disposes à faire à ton prochain n’est pas portée par une grande charité, par un grand désir de bien pour l’autre, alors il vaut mieux de se taire !

Cela devrait permettre de nous poser deux questions fondamentales :

– Suis-je vraiment conscient de ma responsabilité en tant que chrétien, dans l’église et dans le monde ?
– Dans mon rapport avec les autres, au moment de la correction, suis-je motivé par l’amour ? ou bien, par la recherche de justice ?

Abbé Alejandro