La Joie, le Feu, l’Espérance !
Pentecôte: Ac 2,1-11
Une nouvelle fois nous voilà transportés à Jérusalem la ville sainte, où le jour de la Pentecôte, 50 jours après Pâques, les juifs montent en pèlerinage pour fêter le don de la Loi, le seul moyen de vivre vraiment libres et heureux. Ils viennent de tout le monde connu de l’époque, dans la ferveur, la foi, l’enthousiasme à renouveler ainsi l’Alliance avec Dieu.
Pour les disciples, juifs eux aussi, cette fête est importante, mais pendant quarante jours, du matin de Pâques jusqu’au jour où Jésus a disparu à leur regard, ils l’ont vu, entendu, touché, lui, le Vivant. Alors pour eux cette Pentecôte ne ressemble à aucune autre ; pour eux plus rien n’est comme avant… ce qui ne veut pas dire qu’ils s’attendent à ce qui va se passer !
Pour nous en parler, Luc nous replonge d’abord au Sinaï (Ex 19, 16-19) : « il y eut des voix, des éclairs, une nuée pesant sur la montagne et la voix d’un cor très puissant… la montagne du Sinaï n’était que fumée, parce que le Seigneur y était descendu dans le feu ». Cette Pentecôte-ci est un nouveau Sinaï. Comme Dieu avait donné sa Loi à son peuple pour lui enseigner à vivre dans l’Alliance, et ce sur des tables de pierre, désormais cette Loi de Dieu est écrite sur des tables de chair, sur le cœur de l’homme.
Luc nous rappelle aussi une parole du prophète Joël (Jl 3,1) « Je répandrai mon esprit sur toute chair, dit Dieu ». Et les juifs venus de tous les horizons symbolisent toutes les nations qui sont sous le ciel, l’humanité entière pour laquelle s’accomplit enfin la prophétie de Joël.
Mais c’est peut-être surtout un retournement de l’épisode de Babel. Les hommes y vivaient dans une fausse idée de l’unité, la pensée unique, le projet unique. Et Dieu avait détourné les hommes de cette façon mauvaise de voir les choses, en brouillant les langues. Non pas que Dieu ne veuille pas l’unité, que si, bien sûr. Mais pas dans l’uniformité ! La véritable unité de l’amour ne peut se trouver que dans la diversité. A Babel, l’humanité apprend la diversité, à la Pentecôte, elle apprend l’unité dans la diversité : désormais toutes les nations qui sont sous le ciel entendent proclamer dans leurs diverses langues l’unique message : les merveilles de Dieu.
Abbé Robert.