Homélies/Méditation

Que faire face à l’inégalité ?

Très vite la communauté chrétienne primitive s’accroît. On sait par le récit de la Pentecôte qu’à Jérusalem ce jour-là, il y avait des juifs du lieu et des juifs venant de tout le bassin méditerranéen, donc certains parlaient hébreux et d’autres grecs. Il en est donc tout naturellement de même dans la communauté chrétienne primitive. Et qui dit nombre et diversité culturelle, dit risque de conflits.

C’est l’inégalité de traitement entre les veuves des deux groupes qui va mettre le feu aux poudres, et cela remonte aux oreilles des apôtres. Ceux-ci vont se montrer les garants de l’unité, pour répondre à la prière du Seigneur : « que tous soient UN comme toi, Père et moi, sommes un ». Et ceci de trois manières.

D’abord les apôtres « convoquèrent l’ensemble des disciples ». Les grandes décisions qui concernent tout le monde doivent se prendre en grande assemblée (pas de cléricalisme dans l’Eglise !) Ensuite ils rappellent les trois grands axes de la vie chrétienne : la prière, le service de la Parole, et le service des frères. Prêtre, prophète et roi, comme chacun de nous a été désigné le jour de son baptême.

Enfin, à défi nouveau, solution nouvelle. Ils n’hésitent pas à proposer une organisation nouvelle dans la vie de la communauté, ils se montrent fidèles en s’adaptant à des conditions nouvelles. Dans sa longue histoire, l’Eglise n’a eu de cesse de chercher à se garder fidèle aux trois dimensions de la vie chrétienne, en cherchant des voies adaptées aux circonstances changeantes.

Ne sommes-nous pas attendus en ce temps de crise, à être nous aussi créatifs, comme l’a été le pape François lors des touchantes célébrations de la semaine sainte ? Retrouver la portée spirituelle de la prière, lire seul ou en famille la Parole de Dieu proposée chaque jour, se montrer solidaire des plus pauvres, des familles en deuil, des héros anonymes qui permettent à la société de vivre. Notre société va connaître à l’occasion de cette pandémie mondiale une évolution culturelle indéniable. L’église devra trouver dans cette culture nouvelle des moyens nouveaux pour rester fidèle à son Seigneur.

Abbé Robert.

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