Message de Pâques
A l’occasion de la fête de Pâques, Jean, notre responsable d’Unité, nous propose un message plein d’espoir, ouvert sur l’avenir de notre communauté. L’actuelle nuit de notre confinement est une réelle opportunité de nous questionner sur les valeurs qui mènent notre vie et de répondre à l’appel à la conversion vers la Lumière qu’à la suite du Christ, nous lance notre Pape François.
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Ci-dessous le texte du message de Jean.
Message de Pâques :
Nous sommes appelés à être une communauté de résurrection
Nous vivons cette année la semaine Sainte dans nos maisons, en famille, avec pour seule possibilité de célébrations celles qui nous seront données par les médias et avec la communion spirituelle (j’aime plutôt dire la communion du cœur) ; chose inouïe mais bien réelle. J’entends que c’est difficile pour beaucoup de personnes. Et pourtant, c’est aussi l’occasion de vivre une expérience spirituelle et humaine, qui sera, j’en suis sûr porteuse de fruits après la crise.
Pâques, c’est faire mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus.
La résurrection c’est « se réveiller », se réveiller à la Vie, celle qui nous est révélée par l’Évangile. La résurrection c’est donc la Vie qui se réveille à l’appel de la foi qui nous a été fait par Jésus. Rappelez-vous de Lazare qui est appelé par Jésus hors du tombeau. Déliez-le avait-il dit, libérez-le de ses peurs, de ses angoisses, de ce qui l’empêche d’être libre.
Et pour nous alors qu’est-ce que cela veut dire concrètement face à ce que nous vivons en ce moment et ce que nous vivrons après la crise :
Pendant la crise :
- Tout d’abord dans la situation que nous vivons, c’est être des porteurs d’espérance, d’une espérance qui a le courage de rester face à la réalité et qui n’est pas « béate ». D’une espérance qui fait confiance à ceux qui nous gouvernent, aux scientifiques et au corps médical qui travaillent pour faire reculer cette pandémie dans notre pays ; nous nous devons de les supporter et de les suivre ;
- C’est être des porteurs et des passeurs de Joie ! « Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ; dans les faits nous devons avoir la possibilité de prendre les choses avec foi et espérance qui doivent se communiquer dans la joie ;
- C’est être attentif aux personnes fragilisées, isolées, apeurées. Leur manifester une présence bienveillante, être à l’écoute. Être des porteurs de la bonne nouvelle ;
- En famille c’est se nourrir de la Parole de Dieu, être à l’écoute des uns et des autres, être dans le dialogue, cultiver l’espérance et la joie ; de faire de chaque moment un moment de joie, cette joie d’être ensemble. Redécouvrir le vivre ensemble, repas à table, jeux de société, regarder un bon film ensemble…
Après la crise :
Ce sera le temps de la relecture des expériences que nous aurons faites pour en recueillir les fruits. Je voudrais prendre quelques exemples d’expériences qui mériteront d’être méditées :
- L’absence d’eucharistie sera à relire en regard avec la communion spirituelle et l’acte de foi qu’elle nous a fait poser, dans la présence réelle du Christ dans le sacrement. Cette absence d’eucharistie nous porte à nous nourrir de la Parole, à la méditer, à la partager. Mais plus encore, je crois que nous sommes appelés à discerner à propos de ce que Maurice Zundel appelait la « communauté-sacrement » que nous formons et qui n’est accessible qu’à la foi qui naît dans la solitude du cœur de chacun et qui s’accroit dans la liberté ;
- Tous les élans de solidarité qui voient le jour, envers les personnes plus fragiles, les personnes isolées, les malades, ainsi que vis-à-vis de tous ceux et celles qui luttent aujourd’hui, au risque de leur vie, pour soigner les malades du coronavirus, et qui doivent nous ouvrir à une réflexion sur ce qui donne du sens à la vie. Dans une société dont le système économique n’est basé que sur le « prendre », le « consommer », on fait l’expérience du « donner », au risque de sa vie. Il sera important, au sortir de la crise, que nous nous penchions sur la « culture » de l’empathie, de la fraternité et de la charité, pour que les élans et les expériences que nous en faisons en ce moment, ne restent pas dans les oubliettes. Je crois profondément que notre religion chrétienne à quelque chose apporter quant à l’intériorisation de ces valeurs. Elle aura aussi à s’interroger sur la place à lui donner dans la formation chrétienne en général ;
- Ensemble, nous faisons l’expérience d’une relation différente avec notre environnement (moins de déplacements en voiture, avion, voyages…), avec ceux qui nous entourent de manière proche mais également dans le monde (personne n’est indifférent à ce qui se passe dans les autres pays suite au coronavirus), aux pauvres et aux plus fragiles, à notre manière de consommer (sorte de simplicité « volontaire » avec une diminution des achats qui ne sont pas de première nécessité par exemple), à notre rapport à Dieu. Tout ceci me fait penser à l’appel à la conversion du Pape François à l’écologie intégrale dans son encyclique Laudato Si. Ce sera le moment d’approfondir son appel et de discerner comment intégrer à long terme certains des comportements déjà adoptés.
Chers amis, je désire vous souhaiter à toutes et à tous une Bonne et Sainte fête de Pâques. Demandons la grâce au Seigneur d’être marqués de sa résurrection et de venir supporter notre espérance.
A bientôt.
Jean Sadouni